Poésie
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Marcher avec la pluie. Accueillir l’automne, son passage dans les arbres et ce qu’il laisse mourir. La nature, peu à peu, se dévêtit. Nous nous habillons pour ne pas faner, comme les feuilles pourtant si belles. La vieillesse se pare d’or et brille sous la pluie. Dans toute sa beauté. Avant de se détacher et…
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Si grande. Si infinie. La mer effraie. Elle rassure. Et peut-être sa beauté n’est-elle pas ailleurs, que dans cette harmonie curieuse entre la crainte et l’assurance. Elle rassure parce qu’elle semble immuable et nous fait la promesse tranquille d’être toujours celle que nous avons quittée. Elle effraie parce qu’elle nous dépasse en grandeur et qu’elle…
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Faune sauvage. À l’abri du regard de l’Homme, elle se cache, tapie au creux d’un arbre, dans sa tanière ou tremblotant derrière un buisson de buis. Elle se fait minuscule, discrète, absente parfois. Elle pointe son nez dès lors que le crépuscule paraît dans ses atours cuivrés, zébrant le ciel de ses plus belles nuances. Dès…
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Dans le blanc sans fin du paysage, n’avoir plus peur du vide, embrasser tous les possibles. Faire de petits pas dans la neige. Doucement. Regarder les flocons vaciller dans le vent, le ciel, sans discontinuer, essaimer des pétales de roses blanches. Leur trouver la majesté d’une traîne d’astre lunaire ; ils rivalisent en beauté avec…
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Crépuscule. Orangé, violacé, dans ce ciel de coton. Mon histoire commence dans une mer de nuages où l’on peut se noyer dedans. Et même s’abandonner, s’oublier, se perdre. Et puis mon histoire orchestre une virgule dans l’éternité. Une virgule en forme de Nocturne de Chopin, d’un grand manteau noir et de chaussures cirées au cuir…
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Quand la nuit rôde, elle étend sur la vie son manteau d’ombres. Mais chaque nuit n’est-elle pas la promesse de lumière au petit matin ? Dans la fraîcheur des sous-bois, à peine levée, tout juste éclairée par le premier rayon du soleil, une fleur de printemps retient comme des larmes : petits points de rosée.…
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J’avance à rebours d’un papillon. Sa légèreté m’inspire. Arriverai-je à l’embrasser un instant ? Je m’arrête et contemple. Tout est calme. L’herbe se balance et danse avec la bise. Libre, le papillon volète, nonchalant, l’esprit ouvert : cœur bleu battant qui vagabonde parmi les fleurs des champs. Dans cette nature, rien n’est silencieux mais aucun…
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L’orage arrive. Je l’entends. Son souffle passe et repasse, une petite bise pour l’instant. Les oiseaux sifflent encore, plus pour longtemps. Mais sinon, tout est silencieux si l’on prend le temps d’écouter. L’orage. Il est enfin là. Le souffle de l’air qu’il amène avec lui est une promesse pour l’achèvement des peines. Les zébrures lumineuses…
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Le gouffre. Souffle puissant de l’eau que des courants, entre les roches volcaniques noires, font exulter et crépiter, bouillonner et jaillir. Embruns dans l’air, écume brassée comme de la crème fouettée, savon moussant. Croix des endeuillés partout autour, plantées comme des fleurs mortes dont il demeure le squelette. Le gouffre, un point de chute ?…
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Je connais des soleils dans ses yeux qui se lèvent ou se couchent dans la mer. Son regard me transperce et m’apaise, m’aime et me désire, rappelle à mon cœur qu’il chavire. Je connais sur ma peau le frisson de la tendresse, le baiser de l’ivresse, l’absolu de la caresse. Je connais des joies dans…
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