Quoi de plus enivrant dans la nature qu’un ciel net et bleu, un soleil doux de fin d’été qui ne brûle pas ma peau, une montagne verte foulée par mes pas ?
J’accueille l’air vivifiant qui me passe au travers, les paupières closes, sereine, reposée. J’entends le vent s’engouffrer entre les deux pans de la montagne et remonter le fond de la vallée. Je pense alors : la montagne se fait-elle moins grande et moins impressionnante dès lors que plus personne ne la regarde, dès lors qu’elle n’a plus à porter âme qui vive, dès lors que tous les promeneurs sont endormis sur son ventre, la nuit ? Devient-elle une dame âgée, le dos courbé, l’œil doré qui semble avoir tout vécu, se reposant un instant ? Et reprend-elle taille et allure quand le soleil, à l’aube, commence à chatouiller ses forêts ?
J’écoute. Aucun bruit humain mais partout le murmure de la montagne. Il a les contours des merveilles, des magies ancestrales, des mémoires sans âges. C’est un chant secret inimitable que la montagne seule connaît : mélopée des oiseaux, rigoles et clapotis des sources, souffle du vent dans les arbres, ballet des insectes butineurs, danse des herbes et des fleurs.
Je ne suis qu’une invitée au sein de cette nature sauvage. Et j’observe et contemple avec gratitude les beautés simples que mon hôte verte et majestueuse déploie devant mes yeux.
R.A


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