J’aime les fleurs des montagnes et des champs, celles que l’on ne cultive pas pour un meilleur rendement ou embellir davantage en corrigeant, entre guillemets, « un défaut ». J’aime celles qui poussent naturellement, ces fleurs sauvages que l’on n’entretient pas, celles qui parfois sont déracinées – jugées rebelles, récalcitrantes, libres – celles- là même qui finiront par renaître, pousser à nouveau, grandir.
J’aime les fleurs qui sont belles par Nature. Et toutes le sont, même après être passées entre des mains qui les ont malmenées, effeuillées, tordues et plissées. J’aime ces fleurs sauvages qui s’ouvrent de nouveau, quand l’on ne s’attache qu’à les regarder, les respecter, les aimer pour ce qu’elles sont.
J’aime ces fleurs des forêts, des prairies, des villes, qui résistent à leur temps, aux entraves, qui persévèrent, qui dans l’ombre se tendent toujours vers la lumière. Et combattent ensemble et refusent ensemble et proclament leur droit du sol et triomphent par essence. Les immortelles.
Je suis une de celles-ci. J’emprose la vie en toute liberté, par volonté de mettre en conscience et pour semer de l’amour aussi, naturellement. De l’amour comme principe d’union universelle, de cohésion du Vivant, de communion intime avec l’univers tout entier.
R.A

