Tout s’illumine en moi. Et je flotte, et je tends mes branches vers le ciel : cellules vivantes en leur squelette s’étirent après dormance. Mes cheveux se déploient, et poussent comme des fleurs. Je ris à grands éclats : les zygomatiques semblent douloureux de se dégourdir, signe de détente. Et en même temps, je pleure. Le printemps s’invite en mon intérieur. C’est doux. C’est humide. Tout se réveille.
Je me sens traverser par l’éphémère et ce dernier se transforme en une absolue nécessité. Quelques heures de félicité, d’intense reconnaissance. De joie à exister. Et en même temps, une émotion du lointain, de l’enfoui, des profondeurs. Le saisissement soudain d’être puissante tout en étant vulnérable.
Je suis multiple et je me recrée à l’infini. Comme la suite de Fibonacci. Comme les cônes de pin et les cœurs de tournesol. Mourir, renaître, ancres du réel.
Je laisse aux vents partir mes mues d’avant. J’accepte celle qui était moi. Et je grandis. Car tout s’illumine en moi. Et je flotte, et je tends mes branches vers le ciel : cellules vivantes en leur squelette s’étirent après dormance. Je remercie le soleil et la pluie. Mais surtout, je me remercie moi aussi.
R.A


Laisser un commentaire