Regard sur l’existence : Sur la mémoire des non-désirs

Gardons du passé la mémoire de ce que l’on ne veut plus. Est-ce que cela suffira ? Il m’arrive de douter. J’ai peur des conséquences d’actes de certains hommes, et je dis « hommes » consciemment. La liste est longue de ces hommes tout puissants et fervents défenseurs de valeurs arriérées. Connus ou anonymes, ils habitent tous les continents et tous les pays du monde.

J’ai peur pour les femmes. J’ai peur pour les humaines et les humains libres d’être eux-mêmes. J’ai peur pour tous les sexes, toutes les couleurs de peau, toutes les nationalités. J’ai peur pour nos droits, nos libertés. 

Mais plus que tout le reste, comme un pouvoir qui m’est conféré, comme une raison de se lever, je suis en colère. Pas directement contre ces hommes, non. Contre le patriarcat qui régit le monde. C’est contre lui, que je me bats et je me battrai toujours.

Gardons du passé la mémoire de ce que l’on ne veut plus. Le patriarcat, nous n’en voulons plus. Il est bien trop sévère, trop rigide, évidemment inflexible, dogmatique et, définitivement, injuste. Il soumet, prive, condamne et tue. Symboliquement ET physiquement.

Gardons en mémoire tous nos non-désirs et défendons nos désirs. Levons-nous pour que restent et demeurent les droits qui ont fait l’objet de nos luttes. Restons debout pour être libres.

Et comme l’a dit si justement Louise Michel : « Simple, forte, aimant l’art et l’idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer ni être dominée. »

Nous voulons juste vivre en étant libres d’être nous-mêmes. En décidant de ce qui est bon pour nous. En n’appartenant à personne, ni dans nos corps, ni dans notre esprit. En étant respectées et considérées d’égale à égale, d’humaine à humain, de sœur à frère terrien.

J’ai peur mais je sais toujours dire non. Je sais garder en mémoire tous mes non-désirs, à présent. Je sais défendre mes désirs. Je sais demeurer debout. Je sais rester libre.

R.A

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