Écrire ? Prendre le parti de l’espoir

Que reste-t-il ? Quand les colères n’aboutissent pas. Quand les paroles ne sont pas entendues. Pire, quand elles sont interdites.

Que reste-t-il ? Quand le monde recule. Quand les combats se trompent de cible. Quand les ombres prennent l’aura des lumières. Quand les plus grandes et les plus insidieuses violences commises à l’échelle de la Terre sont organisées par des gens de pouvoir.

Que reste-t-il ? Quand les gens se replient sur eux-mêmes. Quand la peur envahit les corridors, les places et les maisons. Quand les fenêtres, comme les cœurs, restent closes. Quand les êtres humains font d’un frère humain, d’une sœur humaine, un ennemi, une ennemie, sans se connaître, se rencontrer.

Que reste-t-il ? Aux désespérés. Aux humanistes. Aux poètes. Aux fous qui y croient encore. En l’humanité.

Il reste la force d’une iranienne en sous-vêtements au cœur de Téhéran. Il reste un capitaine prêt à donner sa vie pour la paix des baleines. Il reste des crayons de couleurs dans des pots sur les bureaux des dessinateurs. Il reste des claviers d’ordinateur, des stylos plumes, aux autrices. Il reste des répliques aux comédiennes, des émotions aux acteurs. Il reste des violons dans les orchestres, des pianos et des flûtes traversières. Il reste des humaines, des humains, prêts à mourir au nom de la liberté. Prêts pour les seuls combats qui vaillent la peine d’être menés.

Mais quel temps reste-t-il ? Aux désespérés. Aux humanistes. Aux poètes. Aux fous qui y croient encore. Quel temps leur reste-t-il ? Pour transformer. Éclairer. Insuffler. Semer des graines. Quel temps leur reste-t-il ? Pour réveiller le monde.

R.A

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