Instant de vie poétique : une virgule dans l’éternité

Crépuscule. Orangé, violacé, dans ce ciel de coton.

Mon histoire commence dans une mer de nuages où l’on peut se noyer dedans. Et même s’abandonner, s’oublier, se perdre.

Et puis mon histoire orchestre une virgule dans l’éternité. Une virgule en forme de Nocturne de Chopin, d’un grand manteau noir et de chaussures cirées au cuir noir.

Elle dessine dans mon cœur les pétales d’or du bonheur. Elle irise l’effervescence de l’amour qui naît.

C’est mon histoire, toujours, qui vient dérober le secret d’un baiser qu’il fallait prendre, elle, qui esquisse la femme. La femme du baiser dérobé.

Elle renvoie des échos depuis l’éphémère et l’intensité. Elle écrit les silences en bruissements d’ailes de papillons.

Elle laisse en suspens un petit bout d’éternité.

Mais mon histoire devient fragile. Elle nuance des tons de gris, perlés de pluie chaude dans le cou. Elle s’évapore, si vite. Comme ce crépuscule, ces quelques nuits, la femme du baiser dérobé. Comme cette silhouette de lui, évanescente, qui disparaît, là, au loin. Comme la vie. La vie qui sépare un peu.

C’est ainsi qu’elle s’achève. Qu’elle referme la parenthèse. Met un point sur la virgule pour l’éternité.

R.A

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