Les fleurs coupées dans la bataille sont mortes depuis longtemps. Le jour se lève à présent. Et voilà que quelqu’un réveille mon âme de son lointain sommeil. Et voilà que quelqu’un, sur le champ des fleurs mortes, vient faire tomber la pluie.
Des ronces, les oiseaux sont libérés. Ils y vivaient pourtant. Coincés, à l’étroit, tiraillés entre l’envie de fuir et de rester. Ils volent au loin maintenant mais parfois, ils s’arrêtent et regardent leurs mues, restées là-bas, une version morte d’eux-mêmes. Ou morte encore vivante.
J’ai fait n’importe quoi. J’ai fait de mon mieux. Je me suis battue et je n’ai fait qu’éteindre les lumières du jour et du soir. J’ai essayé à m’en faner. J’ai voulu qu’on y arrive et il y a bien des moments, où je l’ai cru. Que l’on y arriverait. Mais je me suis perdue dans la nuit. Je me suis noyée à nouveau dans l’océan. Je me suis oubliée, à ne plus savoir qui j’étais, à ne plus me reconnaître. Je n’étais plus moi.
Alors, c’est pour ça. Que je me suis choisie. Pour me rencontrer de nouveau. Réapprendre à m’aimer. Me le pardonner.
R.A


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