Observations poétiques : de la puissance des éléments

Le gouffre. Souffle puissant de l’eau que des courants, entre les roches volcaniques noires, font exulter et crépiter, bouillonner et jaillir.

Embruns dans l’air, écume brassée comme de la crème fouettée, savon moussant.

Croix des endeuillés partout autour, plantées comme des fleurs mortes dont il demeure le squelette. Le gouffre, un point de chute ? La fin irrévocable de ceux qui n’en pouvait plus de vivre ou de ceux qui se sont brûlé les ailes ?

Plus loin, chemin de terre brune bordé d’une herbe blonde laissant émerger, ici et là, des roches noires et parsemées de trous. L’océan à perte de vue, ligne d’horizon entre ciel et eau.

Bois flotté sur les plages de galets foncés. Vagues énormes. Vapeur d’eau comme poussière dans l’air.

Au soleil couchant, derrière les ombres des épineux et des filaos, le ciel est un verre d’eau de peintures diluées : bleu et jaune, orange et rose, rouge et violet sombre. La nuit se lève avec ses premières étoiles, métaphore chaque jour renouvelée des ombres qui côtoient la lumière. Des lumières qui côtoient l’ombre.

R.A

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